dimanche 18 septembre 2016

Les pêchers

Claire Castillon
Editions de l'Olivier
EAN : 9782823607901

sorti le 3 septembre 2015
langue française
208 pages


Résumé : Tamara est prisonnière. De son mari, Claude, qui veut faire d'elle une épouse modèle. D'Esther, la fille de Claude qui la surveille. Et de son amour perdu, à qui elle ne peut s'empêcher de rêver. La liberté lui fait peur, la captivité lui pèse. Elle ne peut ni rester ni partir.

Aimée, la mère d'Esther, semble parfaitement adaptée au monde tel qu'il va. Mais cette material girl cache une vraie fragilité. Et puis, il y a Esther... Adolescente, poète, espionne, innocente. Amoureuse. Son regard radiographie les adultes, ces gens étranges, incapables de voir la violence en eux.

Si c'était elle, la véritable héroïne de cette histoire ?

Elle ferait, alors, sans le moindre doute, une excellente victime expiatoire.


Mon avis : Ce roman se découpe en trois parties, dans lesquels trois femmes, liées, nous livrent leurs pensées intimes. On suit dans les deux premières parties Tamara puis Aimée, qui se débattent, à la recherche de leur liberté, à la recherche de l'amour. Ces femmes étant liées, j'ai beaucoup apprécié de connaître la suite de leur histoire, racontée par une narratrice différente, avec un regard différent sur cette situation.
La plume de Claire Castillon est acide, crue, déstabilisante. Elle nous plonge au cœur de ce tourbillon d'émotions, au milieu de la folie, de la rage, de la solitude... Cependant, si je me suis vite habituée à la plume de l'auteur, son style "parlé" m'a beaucoup dérangé au début. Elle dépeint un sexe faible, perdu mais luttant toujours. La guerre des sexes n'est pas un sujet qui m'intéresse énormément, mais la façon dont ce thème est traité dans Les pêchers m'a conquise grâce à ce regard totalement subjectif, à ce trop plein de sensibilité. 
La dernière partie concerne Esther, petite fille que l'on découvre par les regards de celles qui l'ont élevée. Mais lorsqu'elle raconte elle-même ses pensées, j'ai eu l'impression d'avoir un autre personnage sous les yeux. Abandonnée, à la recherche d'attention, elle devient le réceptacle des angoisses des adultes, de leur violence. Cette partie m'a beaucoup émue, mais aussi énormément dérangée justement à cause de toute la violence que cette enfant subit, tout en restant muette.

En bref, un texte bouleversant, acerbe, qui ne laisse pas indifférent.




"J'ai envie de rigoler, je me retiens, je sens la lumière au bout du couloir, c'est l'appel de la liberté, la porte qui s'ouvre sur un vent froid."
Les pêchers

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